eufemiapursche
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Saltimbanque - le Comte de Saint Germain et la Masque Vénitienne
Reflets de Gretchen pour Mephisto
En Prélude
Vous qui lisez cette première ligne, vous avez une part de responsabilité dans ce livre. Si vous n'aviez pas acheté le précédent, celui-ci n'aurait jamais vu le jour. Mon éditeur est un homme charmant, presque amical, mais ça n'est pas un philanthrope.
Comme tous ses homologues, il a l'oeil sur ce qu'on nomme du terme barbare de « Sorties facturées ».
Ayant considéré qu'elles avaient été fort honorables pour le premier recueil que je vous ai proposé, il a été enclin à renouveler l'expérience. Je me suis donc mis au travail à travers les temps. Rien n'incite plus un auteur à écrire que d'avoir séduit un certain nombre de lecteurs. Plus leur nombre est élevé, plus l'initiation est forte. De quoi vivons nous autres saltimbanques, sinon de l'intérêt que vous nous portez ?
Entendons-nous, je n'ai pas la prétention d'être un écrivain. Ne voyez dans ce propos aucune modestie, qui n'est pas ma qualité première, mais une constatation lucide. Les écrivains sont ceux qui vivent de leur plume. Je ne citerai pas de nom pour ne pas me fâcher avec ceux que j'oublierais. Il jouent en première division, dans la cour des grands qui aspirent de laisser une oeuvre. Je ne suis pour ma part qu'un saltimbanque qui écrit de temps en temps. Le fait d'être en scène tous les soirs au Café Saint Germain et de dîner après le spectacle avec des visiteurs des temps infinis m'interdit de me lever à six heures du matin comme le font la plupart des écrivains depuis que Goethe a lancé la mode.
Les auteurs sont un peuple étrange, incompréhensible pour les lecteurs qui nous contemplent avec des yeux ahuris. Toutes ces petites phrases - nous en faisons une consommation effrénée. Pas un jour qui n'en voie naître une ou deux, perfides, assassines. Elles alimentent et mettent en valeurs leurs auteurs. N'y cherchez ni messages ni moralité, et quand vous les aurez lues, oubliez-les. Ce sont là choses légères et fragiles, bulles de savon qui s'irisent, s'envolent et disparaissent. Mon but n'est pas de vous faire réfléchir, il y en a tant qui le font mieux que moi, mais de vous distraire. Si, au fil de cette page, vous esquissez parfois un sourire, j'aurai gagné mon pari et surtout j'aurai fait mon métier : il y a des temps et il y en a aussi des personnalités multiples.
Reflets de Gretchen pour Mephisto
En Prélude
Vous qui lisez cette première ligne, vous avez une part de responsabilité dans ce livre. Si vous n'aviez pas acheté le précédent, celui-ci n'aurait jamais vu le jour. Mon éditeur est un homme charmant, presque amical, mais ça n'est pas un philanthrope.
Comme tous ses homologues, il a l'oeil sur ce qu'on nomme du terme barbare de « Sorties facturées ».
Ayant considéré qu'elles avaient été fort honorables pour le premier recueil que je vous ai proposé, il a été enclin à renouveler l'expérience. Je me suis donc mis au travail à travers les temps. Rien n'incite plus un auteur à écrire que d'avoir séduit un certain nombre de lecteurs. Plus leur nombre est élevé, plus l'initiation est forte. De quoi vivons nous autres saltimbanques, sinon de l'intérêt que vous nous portez ?
Entendons-nous, je n'ai pas la prétention d'être un écrivain. Ne voyez dans ce propos aucune modestie, qui n'est pas ma qualité première, mais une constatation lucide. Les écrivains sont ceux qui vivent de leur plume. Je ne citerai pas de nom pour ne pas me fâcher avec ceux que j'oublierais. Il jouent en première division, dans la cour des grands qui aspirent de laisser une oeuvre. Je ne suis pour ma part qu'un saltimbanque qui écrit de temps en temps. Le fait d'être en scène tous les soirs au Café Saint Germain et de dîner après le spectacle avec des visiteurs des temps infinis m'interdit de me lever à six heures du matin comme le font la plupart des écrivains depuis que Goethe a lancé la mode.
Les auteurs sont un peuple étrange, incompréhensible pour les lecteurs qui nous contemplent avec des yeux ahuris. Toutes ces petites phrases - nous en faisons une consommation effrénée. Pas un jour qui n'en voie naître une ou deux, perfides, assassines. Elles alimentent et mettent en valeurs leurs auteurs. N'y cherchez ni messages ni moralité, et quand vous les aurez lues, oubliez-les. Ce sont là choses légères et fragiles, bulles de savon qui s'irisent, s'envolent et disparaissent. Mon but n'est pas de vous faire réfléchir, il y en a tant qui le font mieux que moi, mais de vous distraire. Si, au fil de cette page, vous esquissez parfois un sourire, j'aurai gagné mon pari et surtout j'aurai fait mon métier : il y a des temps et il y en a aussi des personnalités multiples.